Les Troubles du Neuro Développement (TND) : qu’est ce que c’est ?

Les Troubles du Neuro Développement (TND) : qu’est ce que c’est ?
Les Troubles du Neuro Développement (TND) : qu’est ce que c’est ?

Inclure la neurodiversité, c’est considérer que chacun est unique. Au moins 10 % à 15 % de la population mondiale présente une particularité cognitive ou un fonctionnement cognitif dit “atypique” par rapport à la norme soit au moins un milliard d’humain, ce qui est très loin d’être négligeable ! 

Les troubles du neuro développement (TND) selon le DSM-5  (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux)  

Cette catégorie recouvre le trouble de la communication sociale : difficultés persistantes dans l’utilisation sociale de la communication verbale et non verbale. Les déficits entraînent des limitations fonctionnelles de la communication efficace, de la participation sociale, des relations sociales, de la réussite scolaire ou la performance au travail, individuellement ou en combinaison. 

Qu’est-ce que le neurodéveloppement ?  

Le neurodéveloppement est la construction progressive de l’architecture du système nerveux et du cerveau. Celui-ci joue un rôle majeur dans la construction de la personnalité, ainsi que des spécificités émotionnelles, sociales et cognitives de l’individu. 

Qu’est ce qui caractérise un trouble du Neuro Développement ? 

Le trouble du neurodéveloppement se caractérise par une perturbation du développement cognitif ou affectif de l’enfant qui entraine un retentissement important sur le fonctionnement adaptatif scolaire, social et familial. 

Des troubles précoces 

Les signes d’appel objectivent des décalages des acquisitions par rapport à la population générale à l’aide des grilles des acquisitions. Les premiers signes peuvent être visibles dès l’école maternelle, mais ils peuvent se manifester plus tardivement notamment lorsque l’enfant n’arrive plus à mettre en place des stratégies de compensation de son ou ses trouble(s). 

Des troubles durables 

Le TND ne cesse pas après l’enfance. En effet, la neurogénèse perdure à l’âge adulte ! Par ailleurs, le cerveau reste plastique et capable de s’adapter. Cela signifie qu’il est possible dans une certaine mesure de compenser. 

Le neurodéveloppement affecte tous les aspects de la vie, incluant l’apprentissage, les émotions, la mémoire, l’attention, la socialisation, et la capacité de contrôle de soi.  

Les TND incluent : les troubles de l’attention, le trouble du spectre de l’autisme, les troubles de la communication, le désordre moteur, les handicaps intellectuels, et d’autres troubles de l’apprentissage. 

C’est à travers des outils d’évaluation standardisés qu’ils sont révélés au travers de scores déficitaires par rapport aux normes attendues pour l’âge dans les tests. 

Ces tests ne remplacent pas l’expertise clinique. Ils sont utiles pour structurer l’examen clinique. Ils doivent être interprétés à la lumière de l’examen et guideront le choix des orientations vers des interventions précoces et/ou des consultations pluridisciplinaires de diagnostic. 

Avec des degrés variables de sévérité et souvent associés 

Les TND présentent des degrés très variables de sévérité et sont fréquemment associés entre eux, constituant alors un trouble multiple du neurodéveloppement, ou bien associés à une épilepsie, à un trouble moteur ou à un déficit neurosensoriel (vision, audition). Ils ont aussi la particularité de partager des causes et facteurs de risques communs, d’origine génétique ou environnementale. 

Quels sont les différents troubles du neurodéveloppement ? 

Les classifications internationales définissent et décrivent les troubles neurodéveloppementaux (TND) dans le « Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux » 5ème édition (DSM-5, 2013), ainsi que dans la Classification Internationale des Maladies (CIM-11, 2018). 

Selon ces textes officiels, les TND regroupent : 

  • Le trouble spécifique des apprentissages avec déficit de la lecture, de l’expression écrite et/ou du calcul (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie) 
  • Les troubles moteurs, dont le trouble développemental de la coordination (dyspraxie) 
  • Les troubles de la communication (dysphasie) 
  • Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) 
  • Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) 
  • Le trouble du développement intellectuel (DI) 

Bien qu’il ne soit pas un TND et donc une pathologie, le Haut Potentiel Intellectuel (HPI) peut y être associé, dès lors qu’il peut entraîner des difficultés d’apprentissage (dysharmonie et/ou stratégies d’évitement). 

Comment les troubles se manifestent dans le quotidien ? 

Les conséquences des TND sont très variables en fonction de leur nature, de leur degré, de l’éventuelle présence de comorbidités, du développement spontané par l’enfant de compensations ou de stratégies de contournement sur le plan cognitif, de l’accompagnement pédagogique, de la précocité du diagnostic, des interventions thérapeutiques mises en place et de leur suivi, ainsi que de l’environnement et la qualité du soutien familial. 

Des troubles impliquant une surcharge attentionnelle

Tant que les processus cognitifs impliqués dans le développement des apprentissages ne sont pas automatisés, cela génère une surcharge attentionnelle pour l’élève qui ne peut pas accéder à l’aspect « multitâche » de tout apprentissage. Les troubles occasionnent une lenteur, une fatigabilité, parfois des problèmes d’organisation ou des troubles du comportement. Ils peuvent nécessiter des aménagements et/ou des adaptations, voire des compensations du handicap dans certains cas. 

Les risques de cas de non prise en charge 

En l’absence de diagnostic et de prise en charge adaptés, il y a un risque de décrochage scolaire voire d’échec scolaire, d’apparition de troubles émotionnels secondaires (faible estime de soi, anxiété, dépression, faible intérêt ou dégoût pour la scolarité, opposition, agressivité réactionnelle), de difficultés d’insertion professionnelle et sociale. 

 La richesse d’être différent 

Il n’est pas simple de s’épanouir dans la société quand on fonctionne différemment. Mais un enfant porteur de troubles du neurodéveloppement accompagné avec bienveillance et avec les outils appropriés aura plus de facilités à trouver sa voie. 

Epaulé par son entourage, l’enfant apprendra à cultiver sa différence pour en faire une force. On dit des porteurs de TND qu’ils les compensent souvent par le développement de compétences comme l’empathie, la mémoire, la tolérance, le sens du détail, celui de l’observation ou le dépassement de soi. 

C’est ainsi que des « DYS » célèbres comme Albert Einstein, Mika, Mohamed Ali, Léonard de Vinci, Jean Dujardin, Winston Churchill, Beethoven, Charles Darwin, Walt Disney ou Tom Cruise ont réussi à affirmer leur différence et à vivre une existence extraordinaire. 

Source : https://kardi.fr/categorie/autour-des-troubles-du-neurodeveloppement-apprentissages-dys/ 

Comment faire ?  

Une prise en charge précoce est essentielle pour intervenir positivement sur le développement de l’enfant, prévenir la survenue de sur-handicaps et soutenir les familles confrontées aux premières difficultés.  

Les accompagnements précoces (orthophonie, ergothérapie, kinésithérapie, etc.) doivent commencer dès qu’un écart inhabituel de développement est avéré et donc avant qu’un diagnostic soit posé. Concernant l’autisme, le diagnostic peut parfois être effectué dès les premiers mois. Or il est actuellement effectué aux alentours de 6 ans. 

Concrètement : 

  • Mon médecin oriente mon enfant vers une plateforme de coordination et d’orientation (PCO) si on ne peut pas avoir un diagnostic stabilisé. L’objectif de ces plateformes est d’engager l’intervention coordonnée de professionnels, sans attendre la stabilisation d’un diagnostic. Les PCO ne s’adresse qu’aux enfants de 0 à 6 ans (voir 12 ans pour certaines). 

À noter : si l’enfant à une reconnaissance MDPH, ou/et il a une orientation en SESSAD, IME, ULIS … il ne peut pas bénéficier du dispositif PCO. 

  • Les enfants présentant des troubles du neurodéveloppement peuvent être accompagnés par des professionnels en libéral, par des CAMSP (centres d’action médico-sociale précoce), des SESSAD (Service d’Éducation Spéciale et de Soins à Domicile ).
  • Effectuer un dossier auprès de la MDPH permet également de bénéficier de certaines aides. Le dossier est rempli par les parents de l’enfant (ou le représentant légal) : ce sont eux qui décident de faire une demande à la Maison départementale des personnes handicapées formulaire Cerfa n° 15692*01. 

 

Cet article a été rédigé par KERIALIS, en collaboration avec notre partenaire l’AFEHP (Association Française des Enfant à Haut Potentiel).  

L’AFEHP est une association qui accompagne le haut potentiel intellectuel (HPI) de l’enfance à l’âge adulte. Elle renseigne et informe tous publics concernés par ce mode de fonctionnement cognitif particulier.