Alimentation et diabète : une prévention et un traitement

Alimentation et diabète : une prévention et un traitement
Alimentation et diabète : une prévention et un traitement

Le diabète est devenu la maladie du siècle, comme l’obésité, les experts parlent d’une véritable pandémie. En 2022, en France, plus de 4,3 millions de personnes étaient traitées pour un diabète, soit 6,3 % de la population. 44,8 % étaient des femmes et 55,2 % des hommes. Ces chiffres sont en constante augmentation.

Alors, comment se prémunir ou traiter un diabète ? A quoi est due cette maladie chronique ? Les personnes diagnostiquées diabétiques peuvent-elles manger des pâtisseries ? Des fruits ? Ont-elles le droit aux féculents ?

Un diabète ou plutôt des diabètes ?

Le diabète est une maladie chronique caractérisée par la présence d’un excès de glucose (sucre) dans le sang, appelé hyperglycémie. Il est avéré si le taux de glycémie à jeun est égal ou supérieur à 1,26 g/l ou 7 mmol/l de sang lors de deux dosages successifs.

Il existe deux types de diabète :

  • Le diabète de type 1, dit du sujet jeune, qui est dû à un déficit absolu en insuline. L’hormone qui permet l’assimilation du sucre n’est plus produite par les cellules β du pancréas. Son origine est inconnue, probablement auto-immunitaire.
  • Le diabète de type 2 qui représente 90% des cas de diabète, apparait plus tardivement, souvent après 40 ans, mais parfois plus jeune. Sa fréquence augmente avec l’avancée de l’âge, la surcharge pondérale, l’obésité et la sédentarité. Dans ce diabète, le déficit en Insuline est dit relatif avec une résistance à cette hormone. L’insuline, produite en excès, est peu efficace et a du mal à faire entrer le glucose dans les cellules. L’origine du diabète de type 2 est poly-génétique et environnemental. Il est lié à une alimentation trop calorique et trop riche en énergie.

Le diabétique doit-il suivre un régime particulier ?

Etre diabétique ne modifie pas les besoins nutritionnels journaliers. Les recommandations alimentaires de la personne diabétique sont semblables à celle de la population générale. Il n’est donc pas nécessaire de faire des menus différents du reste de la famille ! Il s’agit d’une alimentation diversifiée, sans exclusion, régulière et équilibrée avec environ 50% de Glucides ; 35 % de Lipides ; 15% de Protéines.

L’important est de maintenir son poids de forme au long cours. Attention, il ne s’agit pas d’un poids idéal qui sera difficilement atteint, mais du poids dans lequel on se sent bien et surtout que l’on a pu maintenir pendant longtemps. Pour certains, il suffira de perdre quelques kilos. Une perte de 5% du poids initial, permet souvent d’améliorer les chiffres glycémiques et d’équilibrer le diabète. La pratique d’une activité physique régulière aidera à atteindre cet objectif.

Faut-il éliminer tous les sucres quand on est diabétique ?

L’alimentation d’un diabétique étant la même qu’une personne sans diabète, il n’est pas question d’exclure les sucres. Tout est une question de modération. La consommation des produits sucrés est à modérer car elle est souvent associée aux graisses et apporte des nutriments riches en énergie et peu intéressants d’un point de vue nutritionnel. Les produits sucrés (gâteaux, biscuits, chocolats…) sont à consommer de préférence en fin de repas afin de ne pas provoquer de pics de glycémie. Meilleurs pour la santé que les produits sucrés (industriels ou maison), les fruits restent des aliments naturellement sucrés. Leur consommation ne devrait pas dépasser trois portions par jour, en fin de repas. Le fructose, sucre que l’on retrouve principalement dans les fruits, reste un glucide comme les autres, il a la même valeur calorique, et a également un effet sur la glycémie. L’avantage des fruits est la présence des fibres qui ralentissent et diminuent l’absorption du fructose.

Les graisses sont-elles à surveiller ?

Vous l’avez compris, le diabète le plus courant est favorisé par un excès d’énergie. La consommation importante de graisses alimentaires contribue à la prise de poids et à la résistance à l’insuline. Il faut donc faire attention aux quantités, mais aussi à la qualité des graisses.

Le diabète, c’est aussi une question d’activité physique ?

La pratique d’une activité physique régulière favorise l’utilisation du sucre en excès dans le sang par les muscles. Ainsi, pratiquer au quotidien une activité physique que l’on aime va contribuer à retarder l’apparition d’un diabète pour les personnes prédisposées, à équilibrer les glycémies pour les diabétiques, la tension artérielle et prévenir l’apparition de complications cardiovasculaires.

Les conseils alimentaires pour prévenir ou traiter un diabète

1. Alimentez-vous en toute régularité

Trois repas par jour et au besoin des collations. Soit environ 4 à 6 h entre les repas, d’où l’importance de collation si la durée entre les repas est plus longue ou si vous pratiquez une activité physique.

2. Faites attention aux portions et à la répartition des glucides

Fruits, féculents, légumineuses, pain, biscottes, aliments sucrés seront présents à chaque repas en quantités régulières. La quantité de glucides (sucres, amidons) est directement liée au traitement et ce d’autant plus si vous êtes sous bolus d’insuline rapide. Apprendre à jongler avec les équivalences glucidiques permet de mieux vivre avec la maladie.

3. Privilégiez les aliments riches en fibres

Légumes et fruits, produits céréaliers complets, légumineuses sont riches en fibres. Les fibres ont un effet satiétogène et la capacité de modérer l’index glycémique du repas, c’est-à-dire de limiter les pics de glycémies post-repas.

4. Consommez du sucré occasionnellement, aux repas

Les aliments contenant sucres et gras (gâteaux, biscuits, chocolat) peuvent être consommés de temps en temps et de préférence en équivalence en fin de repas. En excès, ces aliments favorisent les hyperglycémies et participent à la prise de poids.

5. Sélectionnez des aliments à manger en cas d’hypoglycémie

Il est nécessaire de recourir aux aliments sucrés en cas d’hypoglycémie (glycémies < ou = 0.60 g/L) : Prendre alors 15 g de sucre soit 3 sucres ou 1 verre de jus de fruits ou 1 cuillère à soupe de confiture ou de miel ou 1 verre de soda sucré. Si l’hypoglycémie survient pendant l’action de l’insuline rapide ou pendant une activité physique, prendre 15g de sucre + un peu de pain ou 2-3 biscottes ou 1 fruit.

6. Réduisez et choisissez bien les aliments riches en graisses

Au quotidien, limitez les charcuteries et fromages, les fritures et les viandes grasses et préférez les huiles végétales pour cuisiner tout en contrôlant leur quantité. Cela participe aussi à une bonne santé cardio-vasculaire. Complication fréquemment associée au diabète.

7. Privilégiez l’eau pour vous hydrater

Les jus de fruits et boissons sucrées ont un effet rapide sur l’élévation de la glycémie et sont donc à limiter. Si vous consommez de l’alcool, faites-le de préférence en mangeant et dans le respect des quantités recommandées. Tous les alcools n’ont pas le même effet sur la glycémie, et en fonction du traitement habituel, il peut y avoir des adaptations à faire. Renseignez-vous auprès de votre médecin.

En conclusion

De nombreuses études ont démontré qu’un suivi nutritionnel personnalisé des personnes diabétiques permet de réduire, à lui seul, le taux d’hémoglobine glyquée HbA1c de 1 à 2 % (ce paramètre évalue l’équilibre du taux de sucre, les deux mois précédents l’examen sanguin).

Ces conseils diététiques et la pratique régulière d’une activité physique vous permettront d’agir en prévention de l’apparition du diabète et optimiser le traitement de cette maladie chronique.


 

Cet article a été rédigé par KERIALIS, en collaboration avec notre partenaire Bélénos Enjeux Nutrition.  

Bélénos Enjeux Nutrition est une association créée en 2004. Face à l’augmentation croissante des maladies liées à la malnutrition et à la sédentarité, l’association a tissé un réseau multidisciplinaire pour développer des programmes de formation et de prévention à destination des professionnels et du grand public.